Novembre

Le 3 novembre 1997.
Coucou ma Sandre,
Reçu ton invitation pour le lac au cygne voguant. Nous nous y rendrons pour de tendres promenades, j’espère.
A-y-est, les routiers nous font chier. Nous risquons à nouveau d’être totalement bloqués. Pitoyable attitude. J’ai vu que la région lyonnaise était une des plus touchées : ton premier jour en psychiatrie n’a pas dû être simple...
A ce propos, Samuel Fuller, le réalisateur de Shock Corridor dont je te parlais, est mort. Malheureusement, je n’ai pas noté d’hommage télévisuel particulier.
Dans l’attente de te retrouver, très tendrement.
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Le 12 novembre 1997.
Ma Sandre,
Ton petit chaton est adorable, mais ta déception me chagrine. J’espère que nous pourrons nous considérer comme fiancés dans le cœur, sans la manifestation matérielle.

Notre futur proche nous apprendra à mieux nous apprécier et à donner une nouvelle teinte à notre rapport.
Mes projets éditoriaux de multiplient se toutes parts. Je croise les doigts pour qu’ils fonctionnent.
Je voudrais t’apparaître comme essentiel dans ton existence. De la puissance dans le sentiment, à défaut de passion.
Tendrement.
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Le 13 novembre 1997.
Ma Sandre,
Merci pour ta très jolie carte de demoiselles printanières.
Les instants que nous vivons sont pour le moins difficiles. Je ne sais ce que l’avenir nous réserve.
Je te demande un peu moins de virulence et un peu plus de compréhension de ma situation. Dommage d’avoir gâché tous ces moments.
Nous battre pour se retrouver dans l’amour total, malgré un bien normal retrait face aux déceptions.
Compter sur toi et la densité de tes sentiments reste une inconnue dans son étendue pour moi.
Je t’embrasse très fort, en transparence.
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Le 18 novembre 1997.
Douce Sandre d’amour (hé hé, je ne lésine pas !),
Tes grandes cartes m’enchantent et ta bonne volonté amoureuse m’est très précieuse. Je souhaite aussi que notre lien s’intensifie et perdure. J’attends avec impatience notre prochaine réunion, avec toujours cette idée de goûter au maximum chaque instant partagé.
L’attitude de ton père est très touchante, mais j’espère que je n’arriverais pas à cette extrémité.
S’il ne pleut pas le week-end prochain, j’aimerais que l’on aille se promener, chaudement couverts, dans les monts du lyonnais. Nous nous serrerons très fort pour nous imprégner l’un de l’autre.
Plein de douceurs pour toi ma Sandre.
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Le 19 novembre 1997.
Adorable Sandre,
Deux jolies cartes pour une journée, tu me gâtes ma Sandre. Ta douceur et l’implication de tes propos me font réellement du bien. Je veux croire en nous, absolument, mais je veux croire aussi que mes engagements fondamentaux persisteront.
Je n’ai en effet peut-être pas eu assez confiance en toi, ce qui a dû influencer certains de tes propos. Je saisis un peu mieux la profondeur de ton amour. Avoir ton soutien m’est très précieux.
Je souhaite que notre rapprochement révèle et épaississe ce qui nous lie. L’éternel recommencement ne m’intéresse pas. Je veux réussir ma vie sentimentale, affective, sexuelle et amoureuse avec toi. C’est une position de principe. Je ne sais ce que me réserve l’avenir, mais sache que mon désir de base est celui-là.
A nos retrouvailles. De doux baisers.
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Le 24 novembre 1997.
Ma délicieuse aimée,
Quel week-end de régal, quelle fête de tous les sens. Nous voilà parti pour une nouvelle phase de notre union qui promet le meilleur.
Mon attachement s’ancre ma Sandre, et j’espère que tout se déroulera comme prévu. Je n’aurais pas le temps aujourd’hui de taper les deux courriers, mais je fais mon possible pour te les envoyer demain.
Ta nature aimante se révèle et me comble. Je me sens apaisé par tant de douceur et d’amour. A nous de ne pas passer à côté de l’éden sentimental.
Je crois, pour répondre à ta question, que tu as toutes les qualités pour me combler. A moi de suivre ton rythme d’épanouissement et de combattre mes mauvais penchants.
Avec de très tendres pensées.
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Le 25 novembre 1997.
Ma Sandre d’amour,
La tartelette Bourdaloue me fait bien envie... Il ne me reste plus que l’entrée, le plat principal (j’ai déjà les fromages avec une de tes dernières cartes) et le menu sera complet.
Tendre Sandre, je suis heureux de ta démarche verbalisante. Voilà un point qu’il faudra que je cultive également. Non point que mon corps (et sa partie sensible) se dérobe à moi, quoi que tout puisse arriver, mais mon humeur se dégrade parfois sans raison apparente.
Je t’écris du train qui me mène à Reims, ta ville chérie (hé hé !). L’ouvrage que je vais présenter est magnifique : il retrace l’histoire de la ville, des monuments et comporte 257 héliogravures (je les ai comptées, si si).
Je t’attends avec impatience pour marquer une dernière fois mon nid parisien.
Ta volonté de progresser et de construire constitue un bien précieux qu’il me faut préserver.
Je t’embrasse sans retenue.
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